Articles de pisteur

  • La spatule blanche, Platalea leucorodia

    The Eurasian Spoonbill

    Sb

     

    Empreinte de spatule blanche

    Dimensions : (L) 13,9 cm x (l) 12,6 cm.

    Autres empreintes

    Angle formé par les doigts latéraux : 100 - 120 degrés

    Piste laissée par l'oiseau

    Foulée : 66 cm

    Largeur de voie : 9,5 cm

     

     

  • Moulages de fruits

    Ce billet propose une observation de l'empreinte dentaire laissée par les animaux sur les fruits, et en l'occurrence la pomme. La chair légèrement translucide de ce fruit ne permet pas de distinguer nettement les empreintes. Aussi ai-je donc entrepris de mouler ces pommes en les pérennisant sous forme d'une copie en plâtre. Ce matériaux, opaque et lumineux, tolère une meilleure évaluation du relief.

    A titre expérimental, une pomme est confiée à différents intervenants : rats, lapins, poules, furets, puis récupéré et examiné avant sa disparition complète. J'ai également collecté quelques fruits sur le terrain. 

    En plus d’être intéressante, cette expérience se révèle particulièrement amusante. Elle permettra peut-être, de mieux déchiffrer certains indices découverts in situ.  

    Le lapin.

    Pomme finale

    L’incisive supérieure chez le lapin est divisée par un profond sillon qui laisse une marque de double entaille sur les matériaux entamés. Cette double entaille est par exemple, clairement visible sur l’écorce des jeunes arbres. Pourtant, cette signature bien typée est difficile à repérer sur la chaire délicate des pommes. Aussi, le travail du lagomorphe pourrait être facilement confondu avec celui pratiqué par un rongeur (un jeune lapin pourrait laisser des traces très semblables à celle d’un surmulot, d’un rat musqué). Pour manger le fruit, le lapin le cale entre le sol et son museau, et ce faisant l'entaille sur toute sa périphérie, laissant parfois les deux pôles du fruit intouchés.

    Le rat gris

    Pomme mangée par un rat

    Les dents du rat gris ou rat surmulot laissent des sillons très étroits, qui semblent se propager en éventail. De nature inquiète, le rongeur consomme rarement le fruit sur place et l'emporte jusqu’à son trou. Si le fruit est trop volumineux pour la galerie, le rongeur l’abandonne sur le seuil où il le consommera de façon intermittente. Le fruit ne disparaît complètement qu'après plusieurs prises ou à l’issue d’un travail collégial.

    La poule

    Pomme mangée par une poule

    Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n’est pas si facile pour un oiseau d'entamer la peau d’une pomme saine. Même un oiseau vigoureux comme la poule a besoin d'asséner plusieurs coups de becs avant d'éventrer le fruit. Lors de cette opération, le fruit peut alors rouler, et le volatile ne peut l’immobiliser. Une fois l’incision pratiquée, l’oiseau se concentre sur cette ouverture et fore profondément la pulpe. Les oiseaux n’apprécient pas l'enveloppe du fruit outre mesure, ainsi il reste parfois une demi-coque de peau évidée, qu'ils delaissent complètement par la suite. Le fruit étant consommé par percussion, cette peau est souvent roulée vers l'intérieur.

    Le furet

    Pomme mangée par un furet

    La réponse des petits carnivores à l’intrusion du fruit dans leur cage est de l’ordre du jeu. Il est mâchouillé, roulé, éraflé. Il porte des marques superficielles sur toute sa circonférence ce qui laisse penser qu’il a été roulé de nombreuses fois. Pour déplacer ce dernier les animaux s’aident à la fois de leur mâchoire et de leurs pattes antérieures. Le furet, tout comme le putois, possède des canines non bulbeuses qui percent les tissus profonds. La pomme montre à sa surface quelques trous de dents semblables à ceux que pourrait faire un petit clou, ainsi que d’innombrables griffures.

    Le campagnol

    Pomme mangée par un campagnol

    Cette pomme a été probablement grignotée par un représentant du genre Microtus. Même si on pense, au premier coup d’œil, reconnaître la signature avienne, un examen plus poussé révèle les marques presque imperceptibles laissées par de minuscules incisives. Le campagnol a rongé cette poire en l’escaladant, et ce faisant l’a parsemé de petites crottes. Au vu de l’abondance de ces dernières, le fruit a du être visité à plusieurs reprises.

    La mésange bleue

    Mésange bleue

     La mésange bleue est connue pour ses postures acrobatiques et c’est donc tête en bas qu’elle a consommé le fruit. Attaqué par le dessous, il présente une petite cavité de 2 cm de diamètre. Sont visibles, au fond de cette dernière, les lacérations laissées par un instrument très acéré. Reste à découvrir le motif de cette effraction : pulpe du fruit, pépins, larves de lépidoptères ? 

     

  • La bécasse des bois, Scolopax rusticola

    Eurasian Woodcock.Empreinte de bécasse

    L'empreinte de la bécasse

    Dimensions : (L) 4,5 x (l) 4,7 cm.

    La piste de la bécasse

    Voie de l'oiseau au centre d' une flaque

    en lisière de forêt

    Foulée : 19 cm

    Largeur de la voie : 7 cm

    groupe de traces

    L' écartement des doigts 2 et 4 est important :

    110 -120 degrés

    Lombric piégé dans une flaque

    Les lombrics piégés dans  l'eau sont probablement

    à l’origine de la visite de l’oiseau.

    1672054851644Une autre série d'empreintes, toujours dans une flaque d'eau en forêt.

    IbImpression de pattes de bécasse

    (L) 4,6 x (l) 5,1 cm (sans le doigt postérieur)

    Patte becasse finale 1

    Chez la bécasse, la griffe du doigt postérieur est extrêmement réduite.

    Ce doigt s’imprime sous la forme d’un point rond.

     

  • La vache, Bos taurus

     

    Vache

    Relevant un jour quelques traces le long d’un cloisonnement forestier, je tombe sur une empreinte totalement hors catégorie. Alors relativement néophyte en la matière, je fais ma revue de toutes les créatures susceptibles d’exhiber une telle empreinte (sans exclure le sanglier d’Erymanthe ou le minotaure de Dédale, deux options tout à fait raisonnables). Alors que je considère accroupi cette trace insolite, le roncier gonfle brusquement et dans un fracas végétal laisse jaillir 650 kilos de vache horrifiée. Jugement obscurci par le contexte, j'étais loin de m'imaginer que l'auteur de ce baguenaudage intrusif, pouvait être une simple génisse en quête d’indépendance.

    Le ruminant, pris en filature se comporte un peu comme l’éléphant en Afrique : il broute - 80 bouchées par minute- défèque de façon tout aussi chronique, et se faisant, laisse sur son passage une multiplicité d'indices.Découvrons en quelques uns. 


    Empreinte de charolaise

    Une empreinte très ronde.

    Lorsque le filet s’efface, elle prend presque une apparence équine. 

    Dimensions : (L) 12 x (l) 10,9 cm.

    Veau 40 kg

    Empreinte de veau d'environ 35 kg

    Dimensions : (L) 6,2 x (l) 5,4 cm.

    Ressemble à s’y méprendre à un pied de sanglier sans les gardes.

    Bain de poussière

    A l’instar de ses cousins sauvages,

    le bison, le buffle,

    la vache adore se rouler dans la poussière.

    Excellente thérapie qui éloigne provisoirement

    les parasites ou qui favorise un séchage rapide.

    Empreinte profonde

    Seuls les sols profonds conservent l' impression des ergots

    sous la forme de marques rondes.

    Abroutissement

    Les arbustes qui se pensent exempts du piétinement

    ne sont pourtant pas à l’abri d’un abroutissement .

    Les bordures forestières situées le long des pâturages

    sont taillées comme au cordeau. 

     

     

  • L'oie domestique

    OdLa découverte d’oies domestiques en bordure de Loire

    a rendu possible la collecte de quelques indices.  

    Oie1

    L'empreinte de l'oie domestique.

    Dimensions : (L) 10,6 x (l) 12,1 cm

    Trace d'oie domestique

    Angle formé par les doigts 2 et 4  : 90 degrés.

    Trace d'oie domestique

    Fientes de l'oie

    Les fientes de l’oiseau.

    Copieusement déposées sur les lieux de repos.

    Diamètre : 1 à 1,5 cm.

    Fientes desagrégées

    En s’altérant ces dépôts deviennent jaune paille,

    exposant alors leur structure fibreuse.

     

     

     

     

  • Le goéland marin, Larus marinus

    The Great Black-backed GullGm 1

     

    Empreinte de goéland marin

    Dimensions :

    (L) 7 x (l) 9 cm

    Surface de l'empreinte : 35 cm2

    Trace de goéland marin

    Angle des doigts 2 et 4 : 100 degrés.

    Piste du goéland marin

    Foulée : environ 45 cm

    Largeur de la voie : 14,5 cm

  • Le faisan de Colchide, Phasianus colchicus

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    Poule faisane

    Empreinte de faisan de colchide

    Dimensions de l'empreinte : 

    (L) 5,8 x (l) 6,9 cm.

    Angle des doigts 2 et 4 : 106 degrés.

    Voie faisan

    La voie de l'oiseau.

    Les empreintes s'alignent presque parfaitement

    les unes derrière les autres.

    Foulée : 35 cm.

    Traces de faisan

    Traces de 2 oiseaux différents

    sur le sable sec.

    Trace de faisan

    Sur la vase

    Piste faisanPiste de l'oiseau dans la neige.

    Patte de faisan

    La patte robuste du gallinacé.

    Bâtie pour courir et gratter vigoureusement le sol.

    La griffe du doigt 3 est particulièrement développée.

    Impression dans l'argile

    Impression dans l'argile.

    Fiente de faisan

    Une fiente laissée par l'oiseau

    (L) 4,3 x (l) 2,3 cm

  • Le grand cormoran, Phalacrocorax carbo

    The Great Cormorant

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    Traces de grand cormoran

    Dimensions : (L) 9,7 x (l) 6,6 cm.

    Surface de l'empreinte : 48.5 cm2

    Voie du cormoran

    Ici l'oiseau a sautillé plusieurs fois

    avant de s'envoler.

    Largeur de la voie : 17 cm.

    Espace entre chaque groupe d'empreintes : 40 cm.

    Totipalme

    Le cormoran est un « totipalme »

    Nom attribué aux oiseaux dont tous les doigts

    sont pourvus de palmure.

    Une configuration qu’on retrouve

    chez les fous, les pélicans, les frégates.

    Traces de grand cormoran

    La palmure supplémentaire

    entre les doigts 1 et 2 ,

     renforce l'appui sur l'eau.

    Le doigt 1 s'incline fortement 

    vers le centre de la voie.

    Station verticale

    Les pattes, attachées en arrière du corps,

    ne favorisent pas beaucoup la marche.

    Comme les canards plongeurs, le cormoran

    adopte une posture verticale.

    Ce qui permet de le repérer de loin sur les bancs de sable.

    La queue, très rigide, sert souvent de point d’appui.