Test 2
La présence d'un crâne facilite l’identification du squelette de ce renard, venu mourir au bord d’un ruisseau. Il existe de grandes différences de conformation tant entre les crânes de carnivores qu' entre ceux de toutes nos espèces de canidés. Le crâne du chien affiche un aspect plus massif, plus bombé que celui du renard ; il présente en outre une concavité en avant des orbites. Les canines, malheureusement non-perceptibles sur cette photo, sont également moins longues et plus renflées que celles du renard.
Le goupil, quant à lui, possède un museau plus effilé et des orbites plus spacieuses.
Le crâne du blaireau est lui aussi plus trapu que celui du renard, et possède une crête sagittale (saillie osseuse longitudinale visible au sommet du crâne) beaucoup plus développée. Ses membres sont ceux d’un animal fouisseur : courts et puissants.
Lapin et lièvre sont des duplicidentés : ils possèdent quatre insicives supérieures, au lieu de deux comme les rongeurs. Un long sillon longitudinal partage la plus grande des incisives supérieures. Cette dernière laisse sur le cambium une double entaille bien spécifique. Campagnols, rats musqués, ragondins, castors n’affichent pas cette caractéristique.
Les carnivores, eux, possèdent des dents carnassières coniques qui poinçonnent et laissent des marques différentes.
Les fourmis charpentières ne consomment pas le bois, mais utilisent l’arbre comme support pour établir leurs colonies. Se faisant, elles établissent un faisceau de galeries, en plein cœur de l’arbre, en prenant soin de préserver l’aubier. Le pic noir, grand consommateur de fourmis, fore des cavités très profondes afin de mettre au jour les galeries creusées par les insectes. L’alvéole sur cette photo est composée de deux trous adjacents qui ont fini par fusionner lors de l'attaque de l’oiseau. Le pic noir produit de nombreux trous en forêt, que beaucoup d’oiseaux recyclent lors de la nidification. Un nid est d’ailleurs visible au fond de cette cavité.
Lorsque les pics s’attaquent aux larves des scolytes, les forages sont plus superficiels et visent les galeries des larves qui serpentent juste sous l’écorce. Parfois de grandes plaques sont même arrachées.
Pics épeiche et tridactyles perforent parfois l’écorce de certains arbres pour récolter la sève, mais ces trous sont beaucoup plus discrets.
En étang, en eaux peu profondes, le ragondin édifie ces plateformes. Celles-ci sont le résultat de l’amoncèlement de végétaux partiellement consommés. Un réseau de coulées amphibies réunit ces différentes structures, sur lesquelles l’animal aime se reposer, manger et se toiletter.
Par grands froids, ces tas de végétaux compostés diffusent une chaleur bénéfique au rongeur dont les pattes sont très sensibles au gel. Il ne faut pas confondre ces plateformes avec les imposantes huttes édifiées par le rat musqué. Bien qu’il arrive parfois que le ragondin, lui, établisse la confusion, et vienne escalader les loges réalisées par ce dernier. Ces structures végétales mesurent environ 80 cm de large pour 30 cm de haut. Crottes fraîches, végétaux verdoyants confirment la récente visite de l’animal.
Rien ne permet vraiment de reconnaitre cette voie de ragondin sans l’examiner de près. La reconnaissance de ces empreintes à travers une simple photographie, sans échelle ni d’éléments de comparaison est en effet très délicate et appelle ici à votre intuition. Bravo si vous avez réussi à identifier les traces du myocastor.
Ce sont bien les frêles mains de notre sciuridé. Pour plus de précision sur ses empreintes, je vous invite à découvrir ou à redécouvrir le billet : L'écureuil roux, Sciurus vulgaris
Le grèbe huppé, établit un nid non tissé, constitué d’une accumulation de végétaux plus ou moins pourrissants. L’oiseau ajoute des matériaux quotidiennement en surveillant les variations du niveau des eaux. Le nid, parfois très volumineux, n’est pas toujours flottant, il lui arrive d’être assuré à une souche ou de reposer sur le fond de l’étang. Il est presque possible d’estimer le stade de développement des œufs en jugeant leur couleur. Au départ bien blanc, les œufs s’assombrissent, au point de devenir brunâtres en fin d'incubation.
La foulque tend à bâtir son nid sur une éminence ou l’arrime plus volontiers à des tiges de roseaux. Elle rehausse également son nid pour le préserver de la montée de eaux ; elle n’hésite pas d’ailleurs, à soustraire quelques précieux matériaux sur le nid de son voisin le grèbe. Le nid des rallidés abrite souvent un nombre plus important d'oeufs.
Le nid des canards de surface est plus facile à différencier : il est toujours copieusement garni de duvet.
Ce dépôt est issu d’un crottier de fouine, trouvé sur un toit, en centre ville. Les laissées de nos carnivores, en été et en automne, sont toujours difficiles à identifier à cause de leur manque de cohésion. Ces dernières contiennent différents noyaux de fruits dont des arilles d'if. Il semble que le mustélidé est développé une stratégie pour se prémunir des puissants alcaloïdes contenus dans le noyau de ces baies toxiques. Quelques aiguilles du conifère en question, on aussi été trouvées dans ces laissées.
Le surmulot, omnivore, consomme parfois des fruits mais ces fèces sont nettement plus petites et différentes par leur forme.
Le chat est probablement le plus carnivore des quatre animaux proposés. Il peut, cependant, consommer des fruits de façon exceptionnelle, mais ces dépôts sont rarement disposés en évidence, car il a plutôt pour coutume de les enfouir.
La nature est toujours friande d’exceptions. Aussi la martre peut, très exceptionnellement, chercher abri dans une grange en lisière d’un village mais les chances de la trouver au coeur de la ville sont cependant très faibles.
Cette photo illustre parfaitement le travail d’un oiseau prédateur : cet œuf de poule a été consommé sur place, ouvert en plein centre, la forme du trou est irrégulière, des fragments de coquilles sont poussés vers l’intérieur, et il reste du jaune non consommé. Les traces de la pie, autour de l’appât, produisent l’ultime preuve du délit.
Le renard aurait très probablement pris l’œuf délicatement dans sa gueule, pour aller le consommer ou l'enfouir dans un endroit plus calme. Il n’aurait laissé comme indications que quelques traces de pas hésitants autour de l’appât. Il aurait ensuite cassé l’œuf en plusieurs gros morceaux à l’aide de sa patte et de ses dents carnassières, pour finalement en lécher longuement le contenu.
Le putois aurait pu choisir d’emmener l’œuf ou de l’ouvrir in situ. La cavité créée par les 4 canines du mustélidé aurait était plus ample et plus rectangulaire. Il aurait fini par laper l’intérieur. Ses canines longues et fines auraient pu laisser quelques menus perforations sur les bords de la coquille.
Le héron cendré ne niche pas toujours dans les grands arbres. Un vaste lit de roseaux sur l’eau constitue un asile inviolable pour les prédateurs terrestres et les oiseaux n’hésitent pas à s'établir en colonies. Ces nids imposants, bâtis de branches sont impossibles à confondre avec ceux des deux autres oiseaux qui, dans les roselières, exploitent des matériaux plus locaux. De plus, posés à une certaine hauteur dans les roseaux, ils sont assez solides et peuvent être trouvés intacts des mois suivant la période de reproduction. Emplâtrés par les fientes des jeunes hérons, ces plateformes deviennent rapidement aussi visibles qu'odorantes.
En été, lorsque les sols sont saturés d’eau, les lombrics se déplacent en surface et laissent ces sillons typiques sur la vase et même au fond des flaques. Contrairement à l’idée reçue ce n’est pas pour échapper à une éventuelle noyade qu'ils remontent au grand jour. Ces derniers sont en effet capables de survivre en submersion pendant plusieurs jours. D’autres hypothèses ont été avancées comme : une réaction aux vibrations provoquées par l’impact des gouttes de pluies ou, une sorte de déplacements migratoires facilité par le sol détrempé.
Le gel marque lui aussi le substrat mais les cicatrices, qu'il laisse, révèlent un aspect sensiblement différent.
Le risque de confusion vient ici des petites dimensions de cette empreinte de Yorkshire Terrier, qui pourrait rappeler, dans une certaine mesure, celle du canidé sauvage. Les pelotes digitales médianes, chez le renard, dominent la partie antérieure du pied, ce qui a pour effet d’étirer ce dernier vers l’avant. La pelote plantaire chez le renard est plus petite et ressemble à un bivalve.
L’écorce rugueuse de certains arbres est recherchée par la sitelle torchepot, qui a pour habitude d’y bloquer des fruits forestiers afin de les percer. Une fois l’amande extraite, l’oiseau laisse la coque vide coincée dans l’anfractuosité et se met en quête d’une autre cavité. Dans les vieilles chênaies, il n’est pas rare de trouver plusieurs arbres parsemés de graines enchâssées. Ces ateliers portent le nom de « forge ».
Le pic épeiche établit lui aussi des forges, mais procède d’une façon différente. Contrairement à la sittelle, il dégage la coque vide de la fissure pour la jeter au pied de l’arbre. La forge, nettoyée, peut être à nouveau utilisée. Les enveloppes des fruits vides s’amoncellement au pied de l’arbre et peuvent localement former des tas volumineux. Le bec du picidés est aplati latéralement et les trous réalisés dans la coque sont généralement plus verticaux.
La mésange charbonnière plaque la graine contre la branche lors la percussion en s'aidant d'une de ses pattes. Elle s’attaque souvent aux noisettes encore vertes, et laisse un trou rond au centre de l’akène.
Aucune difficulté laissée par ce duo de traces. Malgré la double impression antérieur-postérieur, l’empreinte est toujours reconnaissable : cinq pelotes digitales sur un même plan, des griffes imprimées loin devant, confirment le passage du blaireau. La pelote plantaire, à peine ébauchée, est toutefois visible sur ce PP.
Ce reste d’œuf de pigeon ramier, est bien le produit d’une éclosion. Cette coquille a probablement été jetée à distance du nid pour ne pas attirer l’attention des prédateurs. La découpe de l’œuf est régulière sur toute la périphérie et débute généralement vers l’extrémité la plus arrondie. La membrane coquillière externe, forme un repli à l’intérieur de la coquille ou en dépasse légèrement lorsqu'elle est fraîche. Il n’y a ni trace d’albumen ni de jaune au fond de la coquille : d'importants signes d'effraction.
Cette fois nous sommes bien en présence du renard. La pelote interdigitale est ici parfaitement dessinée, ce qui permet d’en apprécier la taille et la forme. L'espace entre cette dernière et les pelotes digitales est également bien marqué. Les doigts sont très écartés car l’animal se déplace rapidement sur une couche de limon très meuble. Dans ce type de configuration, les doigts extérieurs ont tendance à avancer dans l’empreinte ce qui rend le test de la ligne un peu plus délicat (voir comparaison chien-renard : parcours initiatique) Les griffes ont laissé une impression nette, car l’animal avance à bon train.
Ces marques, laissées dans le sable par une mouette rieuse, correspondent à l’impression des tarses déposée lors du repos de l’oiseau.
Les corneilles produisent parfois ces pelotes jaunâtres, au moment de la moisson. Les pelotes de réjections des corvidés sont elliptiques très friables et renferment souvent des gravillons. Ces derniers sont associés à la pelote, lors de sa formation dans le gésier de l’oiseau. Leur contenu n’est pas toujours végétal, mais dépend de la nourriture consommée. L’aspect et la coloration peuvent fortement varier.
Les crottes du castor ont un peu cet aspect de bois aggloméré, mais elles sont plus rondes et comportent des matériaux végétaux de grande taille.
Les crottes du pivert ont une apparence bien particulière. En effet, ces dernières sont enrobées d’une sorte de membrane de couleur cendre, qui, lorsqu’elle est éventrée, expose un contenu semblable à du tabac. Ce dernier est composé presque exclusivement de restes d’insectes. Un examen microscopique de ces dépôts, révèle de nombreux morceaux de fourmis : têtes, pattes, thorax, mandibules.
En hiver, il est possible de découvrir ces résidus blanchâtres, sur les fourmilières en dôme, dévastées par l’attaque aérienne de l’oiseau.