Bois et forêts
Le merle noir, Turdus merula
- Par pisteur
- Le 21/03/2018
- Dans Traces en vrac
The black bird
Traces sur une souche enneigée.
Dimension : (L) 5 x (l) 2,5 cm
Groupe de traces dans la neige
Largeur de la voie : 5-6 cm
L'oiseau sautille ici avec les pattes décalées
Distance entre chaques bonds : 20 cm
Fientes de merle noir
en hiver
(L) 1,6 x (l) 0,4 cm
Le raton laveur, Procyon lotor
- Par pisteur
- Le 08/02/2018
- Dans Parcours initiatique
The racoon
Sincèrement merci à Julien Bechereau de m’avoir permis, lui et ses amis québecquois de trouver les photos permettant d'illustrer cette espèce. Même si la présence du raton laveur est aujourd’hui accidentelle, sa progression sur le sol français est quant à elle, bien réelle.
Les régions de l’Aisne, la Marne, l’Oise abritent aujourd'hui, le foyer le plus important.
Cet animal souffre d’une assez mauvaise réputation en Amérique du nord. Poubelles bruyamment renversées, poulaillers visités, gazon labourés, occupation des greniers, câbles électriques mâchés font partie des nombreux faits qui lui sont reprochés. Aussi des mesures ont été prises immédiatement en France pour enrayer sa propagation mais en vain. Le raton étant discret de nature, ses dégâts s’apprécient généralement au petit jour en découvrant ses empreintes.
Si l’impression du pied est bonne, la trace du raton laveur, assez typique ne pose pas de gros problèmes d'identification. On trouvera cette dernière le long d’un cours d’eau, d’un lac, d’une roselière. Le procyonidé passe sa journée à l’abri d’une cavité et se rend sur ses zones de gagnage à la nuit tombée en utilisant son réseau de coulées bien dessinées. Sa présence sera confirmée par différents indices trouvés sur le terrain : empreintes, terre grattée, latrines, traces de griffes sur les arbres.
PA : ressemble à une petite main humaine aux extrémités bulbeuses, comme pour la plupart des procyonidés les griffes ne sont pas rétractiles et apparaissent dans l’empreinte. Toutefois cette impression n’est pas systématique et dépend de la nature du substrat. Cette main est équipée de cinq doigts, le plus court, assez semblable à notre pouce est dirigé vers le centre de la voie. Ce doigt s’attachant plus bas, il renforce l'asymétrie de l’empreinte et il est alors assez facile de distinguer le PP du PA. L'arrière de la paume de la main est concave.
PP: l’essentiel de la masse du plantigrade étant réparti à l’arrière du corps, le pied postérieur a tendance à marquer plus fermement le substrat. Le talon marque souvent, ce qui accentue la longueur de l’empreinte, mais son impression n’est pas systématique. Le PP présente lui aussi de 5 doigts mais ces derniers sont sensiblement plus courts et moins écartés que ceux du PA. Le doigt 1 (notre gros orteil), localisé à l’intérieur du pied est le doigt le plus court. Les traces de griffes sont aussi visibles sur l'empreinte du PP.
Voie : le raton utilise très peu le trot, ses allures favorites sont la marche et le bond (galop)
Les empreintes lors de la marche se groupe deux par deux, conférant à la piste une disposition tout à fait particulière. Ce duo d’empreinte est composé d’une empreinte de patte avant associée avec celle d’une patte arrière mais du côté opposé! La foulée mesure entre 20 et 35 centimètres pour une largeur de voie de 10 centimètres environ.
Des traces de jeunes individus peuvent être rencontrées entre avril et juin, l'empreinte du pied avant mesure 4, 5 cm de large.
Le duo d'empreintes du procyonidé ( photo : @Morri. H Quebec)
En bas : pied avant gauche ; en haut : pied arrière droit
Dimensions d'un individu de belle taille :
PA : (L) 6,9 x ( l ) 7,5 cm
PP : (L) 7,9 x ( l ) 7,7 cm
Piste du raton laveur ( photo : @ R.T Quebec)
dans son habitat privilégié.
Le raton laveur amble lors de la marche.
Sur ce shéma le pied avant droit et arrière droit avance simultanément
Les pieds avant gauche et arrière droit
s'impriment l'un à côté de l'autre (dans le cercle)
donnant cette piste si carctéristique
La partie arrière du PA
est concave
L'empreinte est presque humaine
Jeune individu
A gauche PA ; à doite PP
Dimensions
PA : (L) 4 x (l) 4,9 cm
PP : (L) 6 x (l) 5 cm
L'enclume de la grive musicienne
- Par pisteur
- Le 27/06/2016
- Dans Des restes de repas
Le sacrifice des escargots est un rite extrêmement courant chez la grive musicienne, à tel point qu'il est devenu un peu sa spécialité. Pourtant elle n’est pas la seule à pratiquer ce rituel. D’autres espèces de turdidés, comme la grive litorne Turdus pilaris ou même le merle noir Turdus merula, peuvent s’y adonner occasionnellement. La technique d’extirpation est toujours un peu similaire, le mollusque est tenu du bout du bec puis il est frappé sur une surface dure jusqu’à ce que sa coquille cède. L’opération peut prendre une bonne minute et demande souvent plusieurs essais. L’escargot est en suite avalé en plusieurs morceaux. Beaucoup d’objets peuvent faire office d’enclume : pierres, racines, branches, terrasses, allées de jardin, rebords de fenêtre, bouteilles en verre, etc. Le nombre de coquilles qui s’amoncellent montre l’intérêt que porte l’oiseau à son outil.
La bonne vieille pierre, un modèle d'enclume classique mais éprouvé...
Cette dernière finit par être souillée par le mucus des nombreuses victimes
Grive musicienne concassant des escargots sur une terrasse
Coquilles éventrées par l'oiseau
Une technique bien rodée.
Les escargots sont particulièrement recherchés par temps froid
ainsi qu'à la fin de l'été.
Les espèces remarquablement colorées,
comme l'escargot des jardins ou celui des haies
échappent difficilement à l’oiseau.
Les plus clairs finissent martelés sur l’enclume
Les plus foncés souffrent d’insolation.
Que vivre est difficile !
La martre des pins, Martes martes
- Par pisteur
- Le 16/08/2015
- Dans Traces en vrac
The Pine Marten
Empreintes de martre dans le sable
Dimensions : (l) 5, 5 x (L) 6,6 cm (PA)
Le mustélidé au galop
Espace entre chaque bond : 56 cm
Largeur de la voie : environ 14 cm
La même piste un peu plus loin
La bécasse des bois, Scolopax rusticola
- Par pisteur
- Le 07/11/2014
- Dans Traces en vrac
Eurasian Woodcock.
L'empreinte de la bécasse
Dimensions : (L) 4,5 x (l) 4,7 cm.
Voie de l'oiseau au centre d' une flaque
en lisière de forêt
Foulée : 19 cm
Largeur de la voie : 7 cm
L' écartement des doigts 2 et 4 est important :
110 -120 degrés
Les lombrics piégés dans l'eau sont probablement
à l’origine de la visite de l’oiseau.
Impression de pattes de bécasse (jeune oiseau)
Chez la bécasse, la griffe du doigt postérieur est extrêmement réduite.
Ce doigt s’imprime sous la forme d’un point rond.
Le faisan de Colchide, Phasianus colchicus
- Par
- Le 28/08/2014
- Dans Traces en vrac
Common pheasant
Dimensions de l'empreinte :
(L) 5,8 x (l) 6,9 cm.
Angle des doigts 2 et 4 : 106 degrés.
La voie de l'oiseau.
Les empreintes s'alignent presque parfaitement
les unes derrière les autres.
Foulée : 35 cm.
Traces de 2 oiseaux différents
sur le sable sec.
Sur la vase
La patte robuste du gallinacé.
Bâtie pour courir et gratter vigoureusement le sol.
La griffe du doigt 3 est particulièrement développée.
Impression dans l'argile.
Une fiente laissée par l'oiseau
(L) 4,3 x (l) 2,3 cm
La buse variable, Buteo buteo.
- Par
- Le 27/06/2014
- Dans Parcours initiatique
Common Buzzard.
C’est en errant à travers les étendues englouties par les excès pluviométriques du printemps, que je surprends dame Buteo procédant à ses ablutions. Ne s'offrant qu'un court instant à mon regard, elle regagne en quelques coups d’ailes lents mais vigoureux des espaces plus paisibles. Légitimement, je pense donc pouvoir découvrir les traces de l’oiseau sur le sol détrempé. Mais stupeur, une page vide ! … Une nouvelle déception à ajouter à une longue liste. La terre, rassasiée au plus haut point, n’a pu permettre l’inscription du passage de l’oiseau. Pourtant, à l’aide d’une attention et d’une lumière soutenues, je relève enfin, sommeillant au fond de l'eau, les empreintes de la buse variable.
Oiseau des paysages profonds qu’elle ne délaisse qu’à l’époque de la nidification, la buse mène une existence plutôt paisible : tantôt aspirée par les courants thermiques ou engagée dans une chasse à pied, tantôt résignée, figée sur sa stèle, dans l’attente d’un repas facile. Chaque jour apporte son menu : campagnol ventru, grillon ou taupe désorientés, bête avariée, lombrics le composent en grande partie.
Certes, la buse peut se charger de capturer de grosses proies, mais ses capacités n’ont jamais intéressées fauconniers et autoursiers. On lui préfère d’autres oiseaux de proie comme l’aigle, l’autour, le faucon, l’épervier ou même sa consœur américaine du genre Buteo, la buse à queue rousse. Cette dernière serait beaucoup plus enthousiasmée par la poursuite. Pourtant, l’oiseau affamé peut se montrer terrible lorsqu’il s’agit de mettre de l’ordre autour d’une carcasse et des démonstrations de force ont parfois été observées à l’égard d’oiseaux pourtant redoutables comme l’autour des palombes ou même le héron.
C’est souvent au hasard qu’on découvrira ses empreintes, au bord d’un point d’eau ou près de restes disputés d’un animal faible ou blessé venu mourir dans la neige. D’autres traces se joindront aux siennes : corneilles, pies, hérons et même quelques carnivores, attirés eux aussi par le banquet. L’occasion rêvée d’étudier leurs diverses interactions, pour celui qui appréçie l' enseignement parfois confus de la nature.
L'empreinte du rapace est puissante et fortement asymétrique et les doigts 3 et 4 en partie réunis à la base. Les serres de ces deux derniers doigts sont les plus longues. Celle du doigt extérieur (4) est la plus petite. Trait commun à la plupart des rapaces les doigts sont garnis de tubercules renforçant le maintien de la proie lors des activités de nourrissage ou de prédation. Ces "coussinets" forment de profondes cuvettes dans l'empreinte. Sur sol dur, les serres sont bien détachées et marquent loin devant l'empreinte. Afin de renforcer encore l’adhérence, le dessous des doigts est couvert de spicules (petites protubérances), qui peuvent figurer dans l’empreinte lors d’une bonne impression.
Voie : les empreintes couvrent en partie la ligne médiane. L’ensemble du pied reste orienté vers l’avant, ou très légèrement vers l’extérieur de la voie.
Empreintes de l'oiseau venu se laver dans un champs inondé.
L'eau est encore troublée par le passage du rapace.
Foulée : 34 cm
Largeur de voie 8 cm
Les doigts 3 et 4 sont soudés en partie à la base.
La serre du doigt 4 est la plus petite.
Dimensions : (L) 9,6 x (l) 6,6 cm (serres incluses).
L'équipement du fantassin :
les doigts puissants et courts des rapaces capturant leurs proies au sol.
Au sol, la buse ressemble un peu à un vautour
lorsqu’elle sautille d’un pied sur l’autre.
Il ne lui faut pourtant que quelques
enjambées pour atteindre sa proie.
Il est possible d'assister à des regroupements
parfois importants de buses et de milans,
dans certains prés, lors de la fenaison.
Surtout lors du ramassage des andains*,
lorsque la machine expulse les campagnols
des lignes de fourrage.
Les bales de paille fournissent à l’oiseau
d’excellents postes d’affût.
A contrôler après la moisson.
Pelote de réjection de buse variable.
Très compactes, elles renferment peu d'éléments osseux.
La forme et les dimensions de ces pelotes peuvent varier.
Celle-ci est composée principalement de poils de
micromammifères et de fragments d'insecte.
Quelques dimensions relevées dans l'empreinte :
Doigt 1 sans griffe : 3 cm avec griffe : 4,5 cm
Doigt 2 sans griffe : 2,8 cm avec griffe : 4 cm
Doigt 3 sans griffe : 3,6 cm avec griffe : 4,9 cm
Doigt 4 sans griffe : 2,9 cm avec griffe : 3,9 cm
Le putois, Mustela putorius
- Par
- Le 09/12/2013
- Dans Parcours initiatique
The European Polecat
Les traces du putois apparaissent dans tout type de milieu : champs, forêts, dunes, marécages, étangs,... L'habitat humain, s'il abrite quelque rongeur, attise la présence de ce mustélidé. Les zones humides s'affichent comme des endroits privilégiés, notamment lors du frai des anoures ; il concentre alors localement sa prédation. Très bon nageur, il laisse volontiers traces et indices au coeur des marais. Toutefois, lorsque le froid fige les eaux stagnantes des forêts inondées ou humides, le putois les boude. Même si ce carnivore solitaire risque des sorties diurnes, la nuit demeure son moment de prédilection et, il est capable de parcourir de longs trajets pour se nourrir.
PA : 5 pelotes digitales en forme de goutte d'eau mesurant environ 1 centimètre. Ces dernières sont prolongées par des griffes semi-rétractiles dont la longueur peut dépasser le centimètre. L'impression du doigt 1 peut être faible ou absente. Pelote interdigitale en forme de boomerang constituée de 4 éléments soudés, mesurant 1,5 cm dans sa largeur. Le doigt 3 est le plus long. La main du putois possède deux pelotes proximales qui peuvent marquer la piste dans certaines conditions (boue profonde, neige, déplacement rapide). Dimensions relevées sur une femelle de 800 gr : (L)4 x (l) 2,5 cm (griffes non incluses, pelote proximale comprise). L'impression des doigts est souvent décalée par rapport à l'orientation de la pelote médiane.
PP : plus étroit que le PA, avec 5 pelotes digitales sensiblement plus petites. Griffes représentant la moitié de celles du pied antérieur. Dimensions : (L) 2,5 x (l) 2 cm (6 cm de l'extrémité des doigts, jusqu'au bout du tarse)
La voie : marche et bondit. La vitesse détermine l'amplitude de la foulée : 40 à 60 cm de long. La marche est une allure lente, consacrée à l'exploration. Le déplacement par bonds est l'allure la plus adaptée à la morphologie du mustélidé : colonne vertébrale longue et souple, membres courts, puissants et anguleux. La queue, bien que courte, peut laisser une marque dans certains substrats ou lors du bond. La piste du putois termine souvent sa course dans un terrier, une fissure. De jour, l'animal évite généralement de traverser de grands espaces découverts et lumineux. Il peut lui arriver de grimper dans un arbre mais ce comportement est exceptionnel.
Putois et furets laissent des empreintes impossibles à différencier sur le terrain. La présence de ce dernier dans la nature est heureusement accidentelle et concerne des individus échappés de captivité ou de campagne de furetage.
Trace de putois le long d'une haie.
On retrouve la conformation pentadactyle propre aux mustélidés :
cinq doigts présents dans l'empreinte.
Sur sol dur, la marque laissée par le doigt 1 est souvent très discrète.
Au bond, la pelote proximale est parfois visible.
Les griffes peuvent ou non figurer dans l'empreinte
selon la dureté du terrain.
Impression de putois (femelle)
Le PP, en haut, est plus étroit que le PA.
Diposition des différentes pelotes digitales et interdigitales (PA).
Les pelotes digitales 1 et 5 sont très proches de la pelote médiane.
Au bond, le groupe d'empreintes s'assemble parfois sous la forme d'un rectangle
ou du lame de guillotine.
L'animal au petit galop.
Martres, fouines, putois sont connus pour varier les voies au sein d'une même piste,
surtout lorsque terrain comporte de nombreux obstacles
Distance entre chaque groupe d'empreintes : 35 cm
Coulée de putois en forêt, en bordure d'étang.
Mars est un mois où le mustélidé y laisse de nombreux indices,
attiré par les grenouilles rousses qui s’amassent sur les sites de reproduction.
Après un hiver difficile, ces expéditions amphibiennes sont une aubaine pour le mustélidé.
La voie du putois, au bond, dans la neige,
peut être confondue avec celles du lapin et de l’écureuil
Chez le lapin les pattes arrières sont plus grandes et le groupe d’empreintes forme généralement un Y
Chez l’écureuil, les empreintes ont tendance à dessiner V
Les pattes du mustélidé
A gauche l'antérieure ; à droite la postérieure.
Les griffes sont plus développées sur le PA.
Moulage des empreintes
Les laissées du putois, de la martre et du vison sont très semblables.
Il est souvent nécessaire de chercher d’autres signes qui confirment leur origine.
Les crottes du putois sont plus ou moins vrillées suivant leur contenu et dégagent une forte odeur.
Dimensions : (L) 8cm x (l) 0.9 cm.
Visibles au printemps près des zones humides
ses laissées prennent l'aspect
tâches semblables à du goudron
Une alimentation à base d'amphibiens est
à l'origine de ces dépôts noirâtres